Auteur/autrice : Camille Pineau

  • Peut-on encore rire au bureau ?

    Peut-on encore rire au bureau ?

    La question de l’humour au bureau suscite souvent des débats. Il est vrai que la frontière entre humour et micro-agression est souvent floue. Alors, peut-on encore rire au bureau ?

    L’humour au travail est un formidable levier de cohésion et de création de liens qui favorise un climat de confiance et de collaboration.

    Mais dès qu’il génère de l’embarras ou un sentiment de honte, c’est que la ligne rouge est franchie.

    Voici 2 méthodes simples pour ne pas la franchir :

       – Respecter la règle « rire avec l’autre pas rire de l’autre » : l’humour [le vrai] est celui qui fait rire tout le monde, sans jamais ridiculiser qui que ce soit. Et cela même en l’absence de la personne concernée.

       – Considérer l’impact sur l’autre, sans se cacher derrière son intention : même si on voulait [vraiment] être drôle, il est important d’admettre que l’on a pu blesser. Et éviter la fameuse pirouette « oh c’est bon, c’était juste une blague ! » qui vient délégitimiser le vécu de l’autre.

    Malheureusement, la fonction sociale de l’humour a parfois pris le pas sur la bienveillance et l’inclusivité. Trop souvent, des remarques blessantes ou des stéréotypes sont véhiculés sous couvert de plaisanterie, créant ainsi un environnement de travail hostile pour certains.

    Pour instaurer une culture du respect et de l’inclusion, il est essentiel de repenser notre approche de l’humour au bureau. En privilégiant des formes d’humour qui célèbrent la diversité et qui respectent les sensibilités de chacun, nous pouvons créer un environnement professionnel où chacun se sent apprécié et valorisé.

  • L’absence de la victime ne justifie pas notre silence

    L’absence de la victime ne justifie pas notre silence

    Quand on souhaite créer un environnement de travail inclusif, il est essentiel de reconnaître que notre silence face aux micro-agressions perpétue une culture d’injustice. Même en l’absence des personnes visées, nous avons le devoir d’intervenir et de dénoncer tout comportement stigmatisant.

    L’adage bien connu « qui ne dit mot consent » rappelle que notre silence peut être interprété comme une forme d’approbation tacite. Ainsi, lorsque nous sommes témoins de micro-agressions, notre silence ne fait que renforcer ces attitudes hostiles, même si les personnes stigmatisées ne sont pas présentes.

    Se taire quand on est témoin d’une blague raciste, sexiste ou homophobe, c’est laisser le droit au racisme, au sexisme ou à l’homophobie d’exister.

    Il est donc essentiel de ne plus tolérer ces comportements et de prendre position pour les dénoncer, que ce soit lors de réunions, de conversations informelles ou de tout autre contexte professionnel.

    En tant qu’Allié·es de la diversité, nous avons la responsabilité de réagir. En refusant de rester passifs face aux micro-agressions, même en l’absence des victimes, nous contribuons à créer un environnement plus sûr, plus inclusif et plus respectueux pour toutes et tous

  • Pourquoi s’adresser à l’auteur plus qu’à la victime ?

    Pourquoi s’adresser à l’auteur plus qu’à la victime ?

    Dans notre lutte pour un monde plus inclusif, il est crucial de reconnaître et de combattre les micro-agressions qui persistent dans nos interactions quotidiennes. Une approche fondamentale consiste à changer notre façon de réagir face à ces situations délicates.

    Plutôt que de conseiller à la victime comment elle devrait réagir, il est primordial de s’adresser à l’auteur des propos blessants.

    Imaginons une réunion où Lucie est constamment interrompue par Marc. Au lieu de lui dire « Lucie tu ne devrais plus accepter de te laisser ainsi couper la parole », nous devrions nous adresser directement à l’auteur des interruptions et dire par exemple « Marc, ce que dit Lucie m’intéresse beaucoup, j’aimerais pouvoir écouter sa présentation jusqu’au bout ».

    En lui exprimant notre désir d’entendre pleinement la présentation de Lucie, nous remettons en question le comportement de Marc sans mettre Lucie sous pression supplémentaire.

    En prenant position contre les micro-agressions, nous démontrons notre engagement envers plus d’égalité. Nous créons un environnement où chacun se sent écouté, respecté et valorisé pour sa contribution unique.

    En tant qu’Allié·e·s de la diversité, il est de notre responsabilité de ne pas rester silencieux face aux micro-agressions. Chaque fois que nous en sommes témoins, nous avons le pouvoir de choisir : rester complices ou devenir un.e Allié.e.